Driss Jettou exige "une intervention décisive pour accélérer le rythme de la réforme" du régime des retraites

Le régime des retraites exige une intervention décisive afin d’accélérer le rythme de la réforme, a affirmé ce 28 janvier à Rabat le premier président de la Cour des comptes Driss Jettou.

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Un vieil homme marocain assis sur un banc.

J’insiste à nouveau sur l’urgence qui s’attache à une intervention décisive pour accélérer le rythme de la réforme en vue d’éviter l’épuisement des réserves et son impact négatif sur la pérennité des régimes de retraite, l’épargne et le financement de l’économie nationale”, a souligné Driss Jettou dans un exposé présenté lors d’une séance commune des deux Chambres du Parlement sur les activités des juridictions financières pour 2018.

En ce sens, le premier président a mis en exergue ses précédentes interventions devant les deux chambres sur la situation de ces caisses, et les risques importants que représentent les indicateurs du déficit pour les équilibres des finances publiques. Cependant, a-t-il noté, “à ce jour, les étapes suivantes de la réforme n’ont pas été enclenchées, notamment en vue de la création d’un pôle unique du secteur public répondant aux conditions d’équilibre, de pérennité et aux règles de bonne gouvernance”.

Des comptes en berne

Driss Jettou a précisé que le déficit technique du régime des pensions civiles de la Caisse marocaine des retraites (CMR) a atteint, à fin 2019, un total de 5,24 milliards de dirhams, après 6 milliards en 2018 et 5,6 milliards de dirhams l’année précédente, soulignant que ses réserves ont diminué à 75,9 milliards de dirhams.

Pour sa part, la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) connaît une situation semblable bien que moins aiguë, alors que le Régime collectif d’allocation de retraites (RCAR) enregistre “un léger excédent technique ne dépassant pas 1 million de dirhams”, du fait de “l’accroissement de ses recettes en relation avec l’augmentation des effectifs des adhérents”, a-t-il relevé, ajoutant que les équilibres des trois caisses de retraite affrontent des risques croissants.

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Au sujet des comptes extérieurs, Driss Jettou a fait observer que malgré les résultats positifs enregistrés durant les dernières années à travers la progression des exportations dans de nombreux secteurs tels que les phosphates et ses dérivés, les produits liés aux métiers mondiaux du Maroc et les produits agricoles, le déficit de la balance commerciale s’aggrave de plus en plus du fait de la hausse des importations, notamment en raison de l’augmentation de la facture énergétique et des achats en biens d’équipements.

Soutien du tissu entrepreneurial

À ce sujet, la Cour des comptes préconise d’élaborer un programme d’ensemble, en partenariat avec les acteurs économiques et sociaux, pour aménager les conditions destinées à diversifier et améliorer la qualité de l’offre exportable, à même de soutenir le tissu entrepreneurial pour une plus grande intégration dans les chaînes de valeur de l’exportation, l’ouverture vers de nouveaux marchés, l’augmentation des taux d’intégration industrielle et la hausse de la valeur ajoutée locale des exportations.

Le président de l’instance de contrôle a, dans ce contexte, affirmé que les réformes actuelles relatives à la régionalisation avancée et aux centres régionaux d’investissement, ainsi que celles qui les accompagnent en matière de déconcentration, constituent des chantiers prometteurs qu’il convient d’exploiter pour atteindre ces objectifs, conformément aux recommandations du premier colloque national sur la régionalisation avancée qui s’est tenu en décembre dernier.

(avec MAP)