Le jugement d’Omar Radi renvoyé au 12 mars

Le journaliste et militant Omar Radi, qui risque un an de prison pour “outrage à magistrat” après la publication d’un tweet critique, a invoqué la liberté d’expression ce 5 mars, lors de son procès à Casablanca.

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Omar Radi. Crédit: Rachid Tniouni/TelQuel

Il avait été placé en détention fin décembre pour avoir fustigé sur Twitter, en avril dernier, le verdict prononcé par un magistrat contre des membres du Hirak, condamnés à des peines allant jusqu’à 20 ans de prison. Son incarcération avait suscité une vague d’indignation et il avait été remis en liberté provisoire quelques jours plus tard.

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J’ai exercé mon droit à la liberté d’expression, en exprimant mon soutien aux jeunes détenus du Hirak (…). Quel que soit le verdict, je garderai la tête haute”, a déclaré jeudi 5 mars le journaliste de 33 ans devant une salle bondée.

Le jugement a été renvoyé au 12 mars par le tribunal de première instance d’Ain Sebaa, sans que le procureur ne fasse de réquisition. Avant l’audience, quelques dizaines de personnes s’étaient rassemblées devant le tribunal pour dénoncer un “procès politique” en appelant à l’abandon des poursuites.

Jugé selon le Code pénal

Ce procès “n’avait pas lieu d’être”, a plaidé un de ses avocats, regrettant que le journaliste soit jugé selon le Code pénal et non le Code de la presse. Ce jeudi 5 mars, une partie des débats s’est focalisée sur l’analyse du mot “bourreau” utilisé dans le tweet du journaliste, la défense plaidant qu’il ne s’agissait pas d’une insulte, mais de l’expression d’une indignation et invoquant la liberté d’expression garantie par la Constitution.

Le nouveau Code de la presse entré en vigueur en 2016 exonère les journalistes de peines de prison, mais il suffit que les poursuites soient engagées au nom du Code pénal pour contourner cette disposition.