Ce qu’il faut retenir de l’opération de soutien aux ménages en difficulté

Le Comité de veille économique a mis au point les derniers détails concernant la première phase de l’opération de soutien provisoire des ménages en difficulté. Budget, nombre de bénéficiaires, méthode d’inscription, méthodes de versement des aides de subsistance, organes distributeurs… Voici ce qu’il faut retenir.

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Les cafés et restaurants devraient fermer à 19 h pendant le ramadan. Crédit: Yassine Toumi / TelQuel

Les derniers contours de l’opération de soutien provisoire des ménages commencent à se dessiner. Annoncée comme la décision phare du Comité de veille économique (CVE), cette opération vise le soutien direct des personnes qui travaillent dans le secteur informel et qui ont perdu leur activité professionnelle des suites de l’état d’urgence sanitaire décrété au Maroc le 20 mars dernier.

Selon nos confrères du Desk, les détails de ce système ont été validés par le CVE le 29 mars lors d’une réunion en visioconférence tenue entre les représentants du ministère de l’Intérieur, de Bank Al-Maghrib, des acteurs bancaires et des organismes de paiement.

3 millions de ménages concernés

Cette aide de subsistance est destinée à 3 millions de chefs de famille affiliés au Régime d’assistance médicale (RAMED). Ceux-ci bénéficieront à partir du 6 avril de 800 dirhams pour les ménages de deux personnes ou moins, 1.000 dirhams pour les ménages formés de trois à quatre personnes, et 1.200 dirhams pour les ménages de plus de quatre personnes. Une enveloppe de 3 milliards de dirhams a été consacrée à cette cause, entièrement financée par le fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du coronavirus.

Lors de la réunion, il a été décidé d’abandonner le télépaiement et de payer les ménages en cash

Dans cette opération, il faut distinguer deux catégories de bénéficiaires. La première est constituée de personnes inscrites au RAMED. Pour cette catégorie, le chef de famille doit envoyer, à partir du 31 mars, un SMS comprenant son numéro de couverture sanitaire au numéro vert 1212. Leur affiliation au programme RAMED devrait permettre d’identifier la typologie du ménage et la tranche d’argent à donner.

L’autre catégorie, qui sera concernée par une deuxième phase de l’opération, comprend les non ramédistes. Ceux-ci devront faire leur déclaration sur un portail Internet simplifié et qui est en cours de conception, rapporte notre source. Le nombre de personnes concernées par cette deuxième phase, l’enveloppe qui leur est réservée, ainsi que les critères d’éligibilité, n’ont toujours pas été déterminés par le Comité de veille économique.

Lors de la réunion, il a été également décidé d’abandonner le télépaiement et de payer les ménages en cash. Cette aide de subsistance sera donc versée à travers trois canaux : les guichets automatiques bancaires (GAB), le réseau d’agences des établissements de paiement, notamment Wafacash, CashPlus et Barid Cash, et les associations de microcrédit.

BCP, le hub

Selon la même source, c’est la Banque centrale populaire (BCP) qui assurera le rôle de “hub” pour la répartition des aides entre tous les organismes distributeurs, sous le pilotage du ministère de l’Intérieur. Le choix de la banque au cheval a été fait sur insistance du ministère de l’Intérieur, du fait de son statut d’institution à caractère public et de ses capacités techniques lui permettant de mener à bien cette mission, expliquent des sources du Desk.

La Banque populaire répartira les 3 milliards de dirhams aux organismes distributeurs

Après la constitution de la base de données des bénéficiaires, la Banque populaire, par délégation du ministère de l’Intérieur, répartira les 3 milliards de dirhams aux organismes distributeurs. Elle répartira également les fichiers fractionnés contenant l’identité du bénéficiaire, son numéro de téléphone, de CIN et de RAMED, ainsi que le montant à lui servir.

Dès la réception de la base de données, l’organisme distributeur devra l’intégrer à son système d’information et transmettre un SMS en langue arabe au bénéficiaire lui précisant, entre autres, l’organisme-serviteur, le montant octroyé et le code confidentiel à utiliser. Pour le moment, la répartition en montant et en pourcentage de l’enveloppe globale entre organismes distributeurs n’est pas encore arrêtée par la Banque populaire.