Abdellah Bouanou : “Covid-19 est une parenthèse qu’on doit fermer... et vivre avec”

Ce 10 juin devant le Parlement, le chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani a présenté la stratégie de déconfinement du Maroc. Les zones de flou ont tout de suite été relevées par Abdellah Bouanou, le maire PJDiste de Meknès.

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Abdellah Bouanou, président de la commission. Crédit: Rachid Tniouni / TelQuel

Le chef du gouvernement Saad-Eddine El Othmani a présenté en détail la stratégie de déconfinement ce mercredi 10 juin face au Parlement. Lorsque les parlementaires ont posé leurs questions, Abdellah Bouanou, le maire PJDiste de Meknès a relevé plusieurs questions qui demeurent sans réponses, et qui selon lui, doivent interpeller le gouvernement.

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L’élu a souligné quelques zones de flou, qui n’ont pas été évoquées dans le discours du chef du gouvernement, comme l’effet du confinement sur le long terme sur la santé mentale et parfois physique des citoyens.

Des effets psychologiques du confinement

Le confinement c’est bien, mais aucun pays ne l’a pour une aussi longue période qui va de 80 à 110 jours. Attention à ce que le confinement ne se retourne pas contre nous en se transformant en problème social et psychologique”, a déclaré le maire de Meknès.

Le confinement a eu son effet, notre pays a fait l’exception. La première prolongation était compréhensible, la seconde a poussé les gens à se poser des questions. La troisième phase est plus compliquée à accepter psychologiquement”, a relevé Bouanou qui explique qu’en Europe, où les cas sont plus nombreux et plus graves, les citoyens peuvent circuler librement dans l’espace Schengen. Ce dernier point mène selon lui à la fâcheuse question de l’ouverture des frontières. “On n’a pas de visibilité concernant la réouverture des mosquées, qu’en sera-t-il des plages cet été ?” a ajouté le parlementaire du PJD.

Au niveau de la santé, la crise Covid-19 est certes générale et plusieurs centaines de milliers ont perdu des vies et d’autres ont été confinés (…) Covid-19 est une priorité, oui, mais d’autres maladies qui sont tout aussi mortelles et graves ont été ignorées. Plusieurs personnes n’ont pas pu profiter des soins aux dépens du Covid-19, il faut retrouver le cours de la vie et soigner ces gens”, note Abdellah Bouanou qui a tenu à conclure son intervention par des remarques au niveau des décisions prises pour redémarrer l’économie.

Quid des MRE ?

Vous avez pris des décisions importantes au niveau économique pour tous les secteurs. Mais certains ne pourront pas redémarrer comme le tourisme, à cause des activités qui sont encore fermées. Je cite les restaurants à titre d’exemple. Quid des frontières ? Si les MRE ne rentrent pas on peut dire adieu à 70 milliards de dirhams et on ne peut pas se le permettre, il faut trouver une solution (…) ce sont ces personnes qui feront un bien fou au tourisme interne,” renchérit Bouanou. Et d’ajouter :

On vous demande de suivre personnellement l’évolution de la situation, il faut oser ! Pour justement sortir de cette situation avant la date annoncée qu’on espère sera la dernière (…) Au nom du PJD, j’estime que le coronavirus est une parenthèse qu’on doit fermer… et vivre avec

Concernant la phase post Covid-19, Abdellah Bouanou espère que les bonnes habitudes vont se poursuivre, et cite à titre d’exemple les échanges avec les partis politiques, tout en appelant les Marocains à encourager le produit national en produisant et en consommant localement.