En trois jours seulement, plus de 700 cas ont été détectés au sein du nouveau foyer de contamination de Lalla Mimouna, issu d’usines de conditionnement de fraises. Dans un communiqué officiel publié ce mardi 23 juin, Interproberries Maroc rétorque. Une réaction qui intervient quelques jours seulement après l’annonce, le 20 juin par le ministre de l’Intérieur, de l’ouverture d’une enquête quant à la découverte du foyer de contamination de Lalla Mimouna, afin de pouvoir en déterminer les responsables.
Tout d’abord, des précautions
La Fédération interprofessionnelle marocaine des fruits rouges assure avoir mis en place l’intégralité des mesures de protection et de prévention au niveau de l’ensemble des unités industrielles, et ce dès l’annonce de la pandémie : distance de sécurité et espacement social, installation de barrières protectrices entre les travailleuses, stérilisation des transports disponibles à 50 % de leur capacité, et distribution de plus de 700.000 masques.
“Malgré tous ces efforts, le comportement des individus et des groupes en dehors des heures de travail demeure incontrôlable”
Quant à la propagation exponentielle du virus au sein des différentes unités de conditionnement, le communiqué concède que “malgré tous ces efforts, le comportement des individus et des groupes en dehors des heures de travail demeure incontrôlable”. Dans la même lancée, Interproberries Maroc évoque également un “retard enregistré dans la réalisation des tests PCR qui n’ont commencé qu’à la mi-juin”, étant indisponibles sur le marché national.
Le document assure également que l’intégralité des cas détectés sont asymptomatiques, précisant que “selon l’Organisation mondiale de la santé, ils ne transmettent pas l’infection si les normes de sécurité sont respectées”. Il y a quelques semaines, cette déclaration de l’OMS relative à la transmission du virus par les porteurs asymptomatiques avait semé plusieurs interrogations parmi les hautes sphères scientifiques, suite à quoi l’organisation avait évoqué un “malentendu”.
Une clarification à bon escient, puisqu’au 22 juin, les cas asymptomatiques recensés dans la région de Rabat-Salé-Kénitra (dans leur grande majorité issus du foyer de contamination de Lalla Mimouna) représentaient 61,9 % des cas actifs sur le territoire national.
Un acharnement médiatique infondé ?
D’autre part, le document dénonce une “campagne médiatique vicieuse” menée par différents supports suite à la découverte du foyer de contamination. La fédération condamne ainsi “le harcèlement et les provocations à l’encontre de ses adhérents”, ainsi que “la désinformation de l’opinion publique”, tout en exprimant son “engagement ferme à poursuivre la mise en œuvre des Hautes Instructions Royales en vue de soutenir et fortifier l’économie nationale”.
Quant aux accusations portant sur la précarité des conditions de travail des ouvrières, Interproberries se défend fermement. “L’ensemble de nos unités industrielles respectent toutes les règles sociales ainsi que les normes internationales. Entre autres, la CNSS peut le prouver”, déclare à TelQuel Amine Bennani, vice-président de la fédération.
Et de souligner une coopération constante avec les autorités depuis la découverte des foyers de contamination de Lalla Mimouna : “Nous n’avons absolument rien à cacher. Quand l’Intérieur a commencé le dépistage massif dans la région, ils nous ont demandé une liste exhaustive des employés, que nous avons immédiatement fournie.”
Pour rappel, le ministre de l’Intérieur a également annoncé la mise en place d’un hôpital de campagne dans la commune de Sidi Yahya El Gharb, réservé aux cas recensés dans la province de Lalla Mimouna.