Un adolescent atteint de trisomie exploité sexuellement à Marrakech

L’AMDH a interpellé le 29 juin le procureur du roi quant à l’exploitation sexuelle d’un adolescent atteint de trisomie à Ait Aourir, à 40 kilomètres de Marrakech.

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Les agresseurs faisant souvent partie de l’entourage proche de victime, le confinement a rendu les victimes particulièrement vulnérables. Crédit: DR

Par le biais d’une correspondance datée du lundi 29 juin, la section Marrakech de l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH) a interpellé le procureur du roi quant à une énième affaire d’exploitation sexuelle. Un adolescent de 17 ans, atteint de trisomie, aurait été violé à plusieurs reprises par deux habitants de 20 et 40 ans, dans son douar d’origine Ait Aourir.

L’homme de 40 ans a été arrêté après avoir été surpris en flagrant délit par le grand frère de la victime. Selon Omar Arbib, membre de l’antenne locale de l’AMDH, il a été déféré devant le juge d’instruction en début de semaine.

Du viol à l’exploitation sexuelle

Le militant des droits humains affirme que l’adolescent n’a pas été uniquement victime de viol. “Cet enfant a été violé de manière régulière et continue, par conséquent il n’a pas été que violé, mais exploité sexuellement”, s’indigne Omar Arbib.

“Il n’a pas été que violé, mais exploité sexuellement”

Omar Arbib, AMDH

Dans la correspondance adressée au parquet, dont TelQuel détient copie, l’association dénonce la gravité des faits et appelle l’institution judiciaire à prendre en considération la vulnérabilité de la victime atteinte de trisomie face à ses agresseurs. L’ONG estime en effet qu’“en cas d’incapacité ou de handicap, les circonstances aggravantes doivent être prises très au sérieux”.

L’association appelle également à la protection de la famille de l’adolescent. Celle-ci aurait subi plusieurs pressions de la part de la famille de l’agresseur actuellement en détention. Un membre de la famille du mis en cause aurait menacé le père de la victime d’atteindre son intégrité physique à l’arme blanche ou par immolation.

Confinés avec leur agresseur

Nous avons constaté une recrudescence des crimes liés aux violences sexuelles pendant la période du confinement”, affirme le militant associatif, précisant que l’AMDH Marrakech a reçu 12 dossiers liés à des affaires pédocriminelles, qui ont été transférés à la division du parquet en charge des violences contre les enfants.

Les agresseurs faisant souvent partie de l’entourage proche de victime, le confinement a rendu les victimes particulièrement vulnérables. Selon Omar Arbib, la cellule de combat contre les violences subies par les enfants, affiliée à la Justice, a également pris en charge plus de 40 dossiers pendant le confinement.