Nabil Benabdellah : “Les accords avec Israël ne constituent que l’affirmation d’une réalité existante”

La reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur son Sahara et l’annonce de la normalisation des relations avec Israël a secoué la classe politique nationale. Joint par TelQuel, le secrétaire général du PPS Nabil Benabdellah s’attend à une “consécration définitive de la marocanité du Sahara à l’échelle internationale”. La question palestinienne constitue par ailleurs, selon le chef du PPS, “une question d’égale importance à celle de la marocanité du Sahara”.

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Nabil Benabdallah, secrétaire général du PPS. Crédit: Rachid Tniouni/TELQUEL

Sur le Sahara :

“C’est un tournant historique que celui représenté par la reconnaissance des États-Unis de la marocanité du Sahara. Je voudrais exprimer mon immense considération à l’égard des efforts déployés par le roi pour consacrer cette nouvelle position américaine. Cela apportera à l’échelle internationale une évolution majeure, parce qu’il est évident que nombre de pays vont prendre le même train.

Il est évident également qu’au niveau du Conseil de sécurité, les résolutions adoptées à l’égard de notre cause nationale ne pourront plus être les mêmes. Nous nous approchons ainsi de la consécration définitive de la marocanité du Sahara à l’échelle internationale.”

Sur Israël :

“Je voudrais par ailleurs rendre hommage à la communication téléphonique concomitante établie par le roi avec le président palestinien, pour réaffirmer de manière claire et profonde l’attachement constant du Maroc au droit inaliénable du peuple palestinien pour l’édification d’un État indépendant, avec Al Qods comme capitale et dans le cadre des frontières de 1967.

“Des centaines de milliers de juifs marocains établis en Israël vont ainsi pouvoir se rendre dans leur pays d’origine”

Les accords ouverts avec Israël ne constituent finalement que l’affirmation d’une réalité existante. Des centaines de milliers de juifs marocains établis en Israël vont ainsi pouvoir se rendre dans leur pays d’origine, le Maroc. Ils le feront désormais directement, au lieu de le faire indirectement comme c’est le cas depuis des dizaines d’années.

C’est également le cas pour la coopération entre les services de sécurité, car tout le monde sait que dans le cadre de la lutte contre le terrorisme à l’échelle internationale, cela se fait depuis longtemps. Pour la coopération en matière scientifique et technologique, le Maroc pourra en tirer profit avantageusement.

Il reste à espérer qu’Israël comprenne enfin qu’il ne peut y avoir de paix dans la région que sur la base de la reconnaissance de l’État palestinien, et de la consécration des droits du peuple palestinien, en sortant ainsi des positions fermées et obtues.

En dernier lieu, j’aimerais relever la force de l’affirmation, par Sa Majesté, que la question palestinienne constitue pour le Maroc, pour son roi, son gouvernement, son peuple, une question d’égale importance à celle de la marocanité du Sahara.”