J’appelle, je crie ! Mais personne ne vient”, clame Salim Saidi, qui dit cette “descente aux enfers crépitantes” dans un désert de faux-semblants. Lacunes, c’est une voix qui monte d’une profonde solitude, d’une “âme en rupture” qui contemple avec lucidité des codes aussi alambiqués qu’absurdes. “Enjoints de vivre heureux, / par les costards satisfaits d’eux-mêmes, / je choisis l’inconsistance de la mélancolie”. Entre défi et quête de sens, sa voix se déploie entre le dégoût d’un “shitstème” et l’attention au mouvement du monde. “J’emmerde quand même vos révérences (…) moi j’cherche l’essence dans celui qui s’est aspergé d’essence, mais le silence se fait dense, autour de son existence, ne reste que les bribes d’une réflexion rance”.
«Lacunes»
100 DH
Ou
Litanie
Ce n’est pas un recueil plaidoyer que propose Salim Saidi. Le ton n’est pas au réquisitoire social, et le récit n’est pas au cœur de sa démarche. Slameur, c’est par le rythme produit par ses recherches sonores qu’il crée une petite musique entêtante et…