Le ciel est bleu, le cola est frais. La basse résonne. La production est marocaine, le producteur est marocain. Le rythme est marocain et la prose a des accents de chez nous. Cela fait quelques mois, pour certains quelques années, que leur son est diffusé dans les voitures, dans les radios. Les vues sur leurs comptes YouTube se comptent en millions. Pour certains vieux esprits, ils n’incarnent pas le patrimoine marocain. Et pourtant, la toute nouvelle génération de rappeurs marocains en est l’héritière. Elle l’est d’abord par son multiculturalisme. Après tout, un artiste chaâbi est-il capable de rimer en trois langues? Cette nouvelle génération est celle du “système D” et d’Internet. Son talent, elle le tire de la débrouille virtuelle, comme lorsqu’il faut cracker un logiciel de production musicale. Elle a également su développer de réels talents et développé une oreille aussi fine que celle d’un ingénieur du son. Sa vie est rythmée par les BPM (battements par minute), les aigus et les graves. Comme ces producteurs qui, au fond d’une cave, au détour d’un salon, voire dans un placard,…