Espagne : la justice dément avoir convoqué le chef du Front Polisario

Le haut tribunal espagnol de l’Audience nationale a démenti ce 5 mai avoir convoqué le chef du Front Polisario, hospitalisé en Espagne et qui fait l’objet d’une plainte pour “tortures”, contrairement à ce qu’avait indiqué lundi une source judiciaire directement impliquée dans cette affaire.

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Le chef du Polisario, Brahim Ghali. Crédit: STRINGER / Ryad Kramdi / AFP

Brahim Ghali, le chef du mouvement indépendantiste sahraoui, “n’a pas été convoqué aujourd’hui”, a assuré mercredi 5 mai à l’AFP le porte-parole de l’Audience nationale.

Une source directement impliquée dans l’affaire avait pourtant assuré lundi à l’AFP que M. Ghali avait été cité à comparaître mercredi en raison d’une plainte pour “tortures” déposée en Espagne par Fadel Breika, dissident naturalisé espagnol du Front Polisario. De nombreux médias espagnols ont publié cette information.

Imbroglio

“Il a seulement été demandé à la police de le localiser et de vérifier s’il était en Espagne”, a ajouté le porte-parole du tribunal, sans être en mesure d’expliquer les causes de cet imbroglio. “Le juge a demandé à la police qu’elle fasse les vérifications nécessaires pour certifier que cette personne que l’on dit hospitalisée à Logroño (nord de l’Espagne) est bien lui”, a encore dit ce porte-parole.

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Le gouvernement espagnol a confirmé avoir accueilli en Espagne le chef du Polisario “pour des raisons strictement humanitaires, afin de recevoir des soins médicaux”. L’entourage de M. Ghali, qui avait indiqué qu’il était soigné après avoir contracté le Covid-19, a assuré mardi qu’il était en convalescence après s’être rétabli.

Pour sa part, l’hebdomadaire français Jeune Afrique avait affirmé que le chef du Polisario, âgé de 73 ans et qui souffrirait d’un cancer, avait été hospitalisé d’urgence le 21 avril à Logroño sous un nom d’emprunt algérien.

Plaintes pour tortures

Trois sahraouis — ayant vécu dans les camps de réfugiés de Tindouf, en Algérie, et accusant Brahim Ghali de “violation de droits humains” et “tortures” — avaient appelé les autorités espagnoles à le traduire en justice, dans une vidéo relayée par des médias marocains.

L’accueil du chef du Polisario en Espagne est un sujet embarrassant pour Madrid, qui tient à maintenir de bonnes relations avec le Maroc, partenaire essentiel dans la lutte contre l’immigration illégale. Le Maroc avait convoqué le 24 avril l’ambassadeur espagnol à Rabat pour exprimer son “exaspération”.

(avec AFP)