Espagne : l’audience de Brahim Ghali reportée à une date ultérieure en raison de ses problèmes de santé

Alors que l’identification par les services de police espagnole de Brahim Ghali a été livrée au juge d’instruction de l’Audiencia Nacional, la justice espagnole a estimé que l’état de santé du leader du Polisario ne lui permettait pas d’être entendu.

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Brahim Ghali, chef du Front Polisario. Crédit: DR

Initialement prévue au 7 mai, l’audition du leader du Polisario, Brahim Ghali, par la justice espagnole reportée “en principe au 1er juin”. C’est ce qu’a rapporté l’agence de presse privée espagnole Europa Press, citant des “sources judiciaires qui font part d’une date pouvant varier en fonction de l’évolution de l’état de santé de Brahim Ghali dans l’hôpital de San Pedro de Logroño, près de Saragosse, où il a été “admis d’urgence”, le 21 avril, sous une fausse identité algérienne au nom de Mohamed Benbatouche. L’homme serait “très affecté” par le Covid-19 et a été placé aux soins intensifs de l’établissement hospitalier.

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D’après Europa Press, Santiago Pedraz Gomez, le juge d’instruction de l’Audiencia Nacional, la plus haute juridiction espagnole, a déjà en sa possession le rapport de police dans lequel son identité et son arrivée à l’hôpital sous un faux nom est bien attestée.

Confondu par la police, Brahim Ghali est poursuivi en Espagne, depuis 2006, pour délit de génocide, assassinats et tortures suite à une plainte déposée par trois Sahraouis ayant vécu dans les camps de Tindouf. L’homme fait également l’objet d’un mandat d’arrêt international émis par la justice espagnole en novembre 2016, quelques mois après son arrivée à la tête de la RASD.

Cinq personnes recherchées et impossibles à localiser

De plus, la justice espagnole souhaitait également entendre cinq autres personnes, toutes liées au Front Polisario. Celles-ci ont fait l’objet d’une plainte déposée par Fadel Breica, pour “enlèvement, détention arbitraire et torture”.

Cet activiste sahraoui, naturalisé espagnol, accuse des responsables du Polisario de torture lors de sa période de détention dans les geôles de Tindouf, qui a duré cinq mois de juin à novembre 2019. Dans sa plainte, il dit avoir été “battu, électrocuté et gardé les yeux bandés et les mains et les pieds liés.

Les personnes visées par l’enquête espagnole sont Sidi Ahmed El Bellal Hedda, Gali Sidi-Mohamed Adelyelil, Mohamed El Khalil, Mohamed Salec Abdesamad ainsi que Bachir Mustafa Sayed, le frère du fondateur du Polisario Al Ouali Mustafa Sayed, ministre des Affaires politiques et conseiller de l’actuel président.

Sauf que selon l’agence EFE, dans une dépêche publiée ce 7 mai, le juge Santiago Pedraz Gomez a décidé de suspendre les convocations “en raison de l’impossibilité de les localiser”. D’après des sources consultées par le site du quotidien espagnol La Razon, une partie d’entre eux se trouverait en Algérie.