Crise migratoire à Sebta : le Premier ministre espagnol promet “le rétablissement de l’ordre”

Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez a promis mardi de “rétablir l’ordre” à Sebta, après l’afflux de quelque 6000 migrants dans l’enclave espagnole depuis le Maroc voisin qu’il a qualifié de “grave crise pour l’Espagne et aussi pour l’Europe”.

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Le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez fait une déclaration au palais de la Moncloa à Madrid, le 18 mai 2021. Crédit: Manu Fernandez / POOL / AFP

Nous allons rétablir l’ordre dans la ville et à nos frontières le plus rapidement possible”, a déclaré le chef du gouvernement qui a indiqué se rendre ce mardi 18 mai sur place, ainsi qu’à Melilia, l’autre enclave espagnole du nord.

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Pedro Sanchez, qui a annulé un voyage à Paris en raison de la gravité de la situation, avait précédemment assuré que l’Espagne serait “ferme pour garantir la sécurité” à Sebta et sa venue sur place est un signe, selon lui, de “la détermination avec laquelle (l’Espagne) agi(t) depuis les premiers moments de cette crise”.

Plus de 2700 migrants expulsés

Depuis lundi matin, plus de 6000 migrants sont entrés à la nage ou à pied dans l’enclave espagnole de Sebta, et les autorités espagnoles ont d’ores et déjà annoncé avoir expulsé 2700 d’entre eux. Dans le même temps, dans la nuit de lundi à mardi, 86 migrants, sur un total de plus de 300, ont pénétré dans l’enclave de Melilia, située à 400 kilomètres à l’est.

Sebta et Melilia, seules frontières terrestres de l’Union européenne avec l’Afrique, sont régulièrement le théâtre de tentatives d’entrées de migrants, mais la marée humaine du lundi 17 mai est sans précédent.

Ce nombre “record” d’arrivées, selon la préfecture, s’est produit en pleine crise diplomatique entre l’Espagne et le Maroc. Alors que Rabat est un allié clef de Madrid dans la lutte contre l’immigration clandestine, les relations diplomatiques entre les deux pays se sont envenimées depuis l’accueil, fin avril par l’Espagne, du chef des indépendantistes sahraouis du Front Polisario, Brahim Ghali, pour y être soigné du Covid-19. Une décision qui avait déclenché la colère de Rabat.

(avec AFP)