Madrid doit reconsidérer sa position sur le Sahara, selon un ex-ministre espagnol des Affaires étrangères

L’Espagne est appelée à reconsidérer sa position sur la question du Sahara dans le nouveau contexte géopolitique marqué par la décision des États-Unis de reconnaître la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud, a souligné l’ancien ministre espagnol des Affaires étrangères, José Manuel Garcia-Margallo.

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L'ancien ministre espagnol des Affaires étrangères José Manuel Garcia-Margallo lors d'une conférence de presse en Turquie en octobre 2016. Crédit: Adem Altan / AFP

Je crois que l’Espagne doit reconsidérer sa position sur le Sahara dans le nouveau contexte géopolitique, après la décision des États-Unis”, a relevé José Manuel Garcia-Margallo, ancien ministre espagnol des Affaires étrangères entre 2011 et 2016, qui était l’invité, mardi 26 mai au soir, de l’émission Atalayar sur Capital Radio.

Le gouvernement espagnol a tourné le dos à l’évolution du contexte international suite à la décision américaine, a-t-il relevé, notant que Rabat et Washington entretiennent une relation très spéciale parce que le royaume a été le premier pays à reconnaître les États-Unis. “Lorsque le monde était divisé en deux, le grand allié des États-Unis était le Maroc”, a-t-il rappelé.

“S’adapter au nouveau contexte”

José Manuel Garcia-Margallo a par ailleurs mis en garde contre les risques de la création d’un pseudo-État dans la région, relevant que lorsqu’il était à la tête de la diplomatie espagnole, il avait dû gérer les conséquences d’une “attaque terroriste” dans les camps de Tindouf qui s’était soldée par l’enlèvement de deux coopérants espagnols et une Italienne.

“La conjoncture géopolitique internationale a changé et le gouvernement de Pedro Sanchez n’arrive pas à tirer les leçons de ces mutations”, a-t-il estimé, ajoutant que l’expression “référendum d’autodétermination” avait disparu des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU depuis 2003.

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De plus, a expliqué M. Margallo, le Maroc a retrouvé sa place au sein de l’Union africaine, plusieurs pays arabes et africains ont ouvert des consulats dans les villes de Dakhla et Laâyoune, et d’autres envisagent de le faire.

“Quand les circonstances changent, on doit changer. Nous devons nous adapter au nouveau contexte. C’est un problème que nous devons résoudre”, a-t-il conclu.

(avec MAP)