La diplomatie américaine affirme ne pas être dans la “continuité” de Trump... tout en maintenant sa reconnaissance de la marocanité du Sahara

Insistant sur le fait qu’il n’y avait pas de continuité entre l’administration Trump et l’actuelle dans son approche de la région du Sahara, le département d’État américain a annoncé qu’il était toujours en discussion avec les parties pour trouver une solution à cette question.

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Antony Blinken, chef de la diplomatie américaine. Crédit: AFP

Dans un point presse du département d’État des États-Unis, le porte-parole Ned Price a commenté la position américaine concernant le dossier du Sahara. Répondant à une question du média espagnol La Vanguardia au sujet de la décision de Donald Trump de reconnaître la souveraineté marocaine sur le Sahara, il a déclaré : “Nous consultons en privé les parties sur la meilleure façon de mettre fin à la violence et de parvenir à un règlement durable.

Je n’ai rien de plus à annoncer pour le moment, mais je contesterai certainement la qualification selon laquelle il y a eu une continuité, y compris en ce qui concerne notre approche envers la région, depuis la dernière administration”, a poursuivi le porte-parole du département dirigé par Antony Blinken.

Une rupture ?

Pour mieux montrer la différence d’approche diplomatique entre l’ancienne administration et celle de Joe Biden, Ned Price a donné l’exemple du conflit israélo-palestinien.

Dans ce briefing, nous avons parlé en détail de nos efforts pour apporter des mesures égales de sûreté, de sécurité, de prospérité, de démocratie et de dignité aux Israéliens et aux Palestiniens. Et si vous regardez ce que nous avons dit et, plus important encore, ce que nous avons fait dans le contexte de cette région, je pense que vous verrez un certain nombre de différences très importantes et, en fait, profondes”, a-t-il expliqué.

“Je pense que plus généralement, il y a peu de continuité en ce qui concerne notre approche de la région au sens large”

Ned Price, porte-parole de la diplomatie américaine

Non satisfait de cette réponse, le journaliste de La Vanguardia insiste : “Je parlais spécifiquement du changement de politique concernant le Maroc. Avons-nous tort de supposer qu’il existe une continuité dans la position américaine sur la question ?”

C’est une question que nous avons discutée directement avec nos homologues marocains, espagnols et ailleurs dans la région. Mais je pense que plus généralement, il y a peu de continuité en ce qui concerne notre approche de la région au sens large”, a répondu Ned Price.

“Approche plus large de la région”

“Avez-vous révoqué la reconnaissance du Sahara ?”, répète le journaliste espagnol. “Je n’ai rien à annoncer pour le moment, mais je pense que si vous regardez le Sahara occidental dans le cadre d’une approche plus large de la région par l’administration précédente dans le contexte des accords d’Abraham, c’est là que vous voyez une certaine discontinuité entre l’approche que nous avons suivie et celle que nous avons adoptée par rapport à ce qu’a fait l’administration précédente”, conclut le porte-parole du département américain.

Depuis l’investiture de Joe Biden président des États-Unis en janvier dernier, la nouvelle administration n’est pas revenue sur la proclamation de Donald Trump concernant la reconnaissance de la souveraineté du Maroc sur le Sahara.

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Fin avril dernier, Anthony Blinken s’est entretenu avec le ministre des Affaires étrangères Nasser Bourita. La question du Sahara n’a pas été évoquée à l’issue de cette discussion. Récemment, le site officiel des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies américains (CDC) a publié ses recommandations de voyage Covid-19 par destination avec une carte complète du Maroc.