Box-office: le cinéma marocain a toujours la cote

Le Centre cinématographique marocain (CCM) vient de publier son bilan du troisième trimestre de 2014. Les longs métrages marocains ont la cote auprès du public.

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Cinéma Camera à Meknès. Crédit : Any Road Will Take You There / Flickr.

Le classement des trente films ayant enregistré le plus d’entrées lors des neuf premiers mois de 2014 confirme le règne des films marocains dans les salles de cinéma. Derrière les portes fermées, deuxième long métrage de Mohammed Bensouda, occupe le haut du classement. Le film, qui traite du harcèlement sexuel en entreprise, a attiré plus de 96 000 spectateurs.

Le trio de tête est assuré par des films exclusivement marocains. Road to Kabul, sorti en 2012, arrive en deuxième place, avec près de 87 000 tickets vendus cette année et devient l’un des plus grands succès de l’histoire du cinéma marocain. Le film de Brahim Chkiri s’est classé premier du box-office en 2012 et troisième l’année précédente. Sara, le long métrage de Saïd Naciri, vient clore ce classement avec un peu plus de 50 000 places vendues.

Il faudra descendre jusqu’à la quatrième marche du classement pour trouver le premier film étranger. Le loup de Wall Street occupe ce rang avec à peine 30 000 entrées. Un score qui contraste fortement avec l’accueil qui a été réservé à ce film à l’international. Le dernier long métrage de Martin Scorsese affiche à ce jour plus de 300 millions de dollars de recettes dans le monde et constitue le plus grand succès du réalisateur.

Les cinémas égyptien et indien ne séduisent plus

Les cinémas égyptien et indien, qui ont longtemps été adoubés par le public marocain, ne jouissent plus du même succès. Dhoom 3, seul film indien du classement, affiche 30 000 entrées.

Loin derrière, à la 27e place, le long métrage égyptien Kalb al Assad affiche à peine 10 000 entrées. Un résultat qui pourrait s’expliquer par le nombre important de cinémas de quartier qui ont mis la clé sous la porte et qui constituaient les espaces propices à la projection de ce type de films.

Encore moins de salles de cinéma

Le nombre de salles de cinéma encore en activité  poursuit sa chute. Si le Maroc répertoriait plus de 225 salles de cinéma en 1990, ce chiffre se réduit à 31 salles aujourd’hui. « C’est essentiellement à cause du piratage, qui représente un Sida pour le cinéma », explique Hassan Belkady, propriétaire des cinémas Rif, ABC et le Ritz à Casablanca. Et d’ajouter : « les salles de cinéma au Maroc sont surtaxées, nous subissons une taxe sur la valeur ajoutée de 20 %, alors qu’elle ne dépasse pas 7 % dans les autres pays du monde ».

Lire aussi : Le cinéma Lux, ou la difficile protection des salles de cinéma

Belkady assure aussi que « les propriétaires de cinémas qui restent dans la course le font par passion et n’en vivent pas », lui-même étant chirurgien dentiste. Mohamed Alaoui, vice-président de la Chambre marocaine des salles de cinéma, note que « les salles de cinémas populaires sont les plus touchées, elles ont rarement les moyens d’assurer la rénovation de leurs locaux ».

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