Zakaria Boualem. Ce pays menace d’exploser de frustration matérielle, morale, sexuelle

Par Réda Allali

Enfin. Nous sommes en vacances, réjouissez-vous! Zakaria Boualem en a bien besoin, il imagine que vous êtes dans le même état que lui. L’accumulation grotesque de faits divers angoissants l’a porté aux portes de la dépression. Il n’arrive pas à identifier si cette masse d’informations catastrophiques correspond à une réalité ou s’il s’agit d’un effet de miroir déformant des réseaux sociaux. Ce qu’il sait, le Boualem, et ça n’a rien d’un scoop, c’est que ce pays menace d’exploser de frustration matérielle, morale, sexuelle… La liste est longue al hamdoulillah. Qu’il y a trop de gens qui n’ont rien à perdre, et que la stabilité d’une société dépend de leur nombre. Les autres, qui ne sont pas frustrés, sont très angoissés, ils commencent à se demander si tout cela ne va pas mal finir. Il est temps de mettre un frein à cette abominable spirale de la négativité, et c’est Zakaria Boualem qui va s’en charger. Oui, les amis, voici en exclusivité sa propre vision d’un Maroc de 2030, glorieux et prospère, joyeux et conquérant.

Respirez un bon coup. Nous sommes en 2030 donc, et le Maroc, depuis la légalisation de la production de cannabis en 2022, est un pays très riche, tbarek Allah. Oui, ce n’est pas la première fois que Zakaria Boualem aborde ce sujet, ce n’est pas qu’il voue un culte à ce végétal, loin de là, mais il ne voit pas très bien comment on peut s’en sortir autrement. En plus du fait qu’il ne voit pas très bien au nom de quoi il faudrait se retenir de produire une substance que le reste du monde légalise à tour de bras. Donc, le Maroc est riche. En cette année 2030, ce sont bien 10 millions de touristes qui ont débarqué, mais d’Espagne seulement. En comptant les autres, nous en sommes à plus de 80 millions par an, c’est prodigieux! La Coupe du Monde de 2026, tenue sur nos terres, a été un succès phénoménal. Le mountakhab, qui ne s’est incliné qu’en demi-finale, a ébloui la planète, avec à la clé un ballon d’or accordé à John Mohamed Mc Boufous, dont un arrière-grand-parent est originaire de Midelt. Il faut dire que depuis la sous-traitance complète de l’équipe nationale aux Allemands, actée vers 2018 à la suite d’un nouveau désastre, les choses se sont grandement améliorées.

Aujourd’hui, le Maroc est un havre de paix. Chaque quartier, chaque village, chaque douar dispose d’un centre culturel qui propose une dose de culture abondante et de bonne qualité. Depuis la disparition totale de Fnideq en 2016, dont l’ensemble des habitants sont allés rejoindre Daech un matin de décembre, le Maroc met le paquet sur la culture, et les résultats ne se sont pas fait attendre. Nous sommes devenus rapidement le centre de production de comiques les plus réputés au niveau mondial, le cinéma se porte bien, la peinture encore mieux et la musique gnaoua est le nouveau reggae. La disparition de Fnideq, qui a créé un énorme buzz a l’époque, a également abouti à un plan d’urgence socioéconomique, un vrai, qui a été mis en place. On a vu soudain surgir des hôpitaux, des écoles, et plein de choses qui ont fait du bien aux Marocains. Oui, le Maroc s’est mis d’un seul coup au service des Marocains, sincèrement et efficacement. Ça a été un moment très émouvant de notre histoire, connu aujourd’hui sous le nom de « Grand tournant historique, le vrai ». C’est au prix de cet effort qu’on a pu éviter la disparition de Tétouan, qui avait prévu de rejoindre les illuminés du Cham quelques semaines après Fnideq. Depuis qu’il est devenu important, le Marocain ne songe plus à emmerder son voisin, et encore moins à déguerpir. Avec ses deux mers, ses montagnes, sa meilleure cuisine du monde et son service public tourné vers son bien-être, il est régulièrement en tête des classements mondiaux pour la qualité de vie. Zakaria Boualem, évidemment, ne travaille plus à la banque. Il ne s’exprime plus non plus dans les pages de cet estimable magazine, faute de sujets de grognement. Voilà les amis, continuez cette page tout seuls, c’est un exercice exaltant, il a d’ailleurs été jouissif d’écrire tout ce qui est ci-dessus.

Bonnes vacances, que Dieu vous glorifie, et merci!