Zakaria Boualem, le nucléaire, la boxe et Maroc Moderne

Par Réda Allali

Que la paix soit sur vous, chers amis. Zakaria Boualem est heureux de vous présenter son petit tour d’horizon de l’actualité hebdomadaire, assaisonné de son inévitable mauvaise foi. Mais avant, il souhaite effectuer une petite mise au point. Il lui arrive régulièrement d’être interpellé sur ses chroniques. On lui reproche de ne proposer aucune solution, de se contenter de décrire nos errements avec une insistance qui tend vers l’acharnement, de se délecter de ricanements à faible valeur ajoutée, une attitude qui fait rarement progresser le débat.

Voici sa réponse: tout ceci est parfaitement exact. Il n’a aucune solution à proposer. Il serait inquiétant que, du haut de sa posture d’informaticien bancaire sous-informé, il soit en mesure d’avoir des idées que nos responsables n’ont pas eues. Et il ajoute que s’il s’amuse de la description de notre situation, c’est une sorte de protection contre le délire dans lequel il est plongé. C’est une thérapie, un truc qui lui a permis d’éviter les affres de l’immigration, et merci. Maintenant, les amis, comme promis, voici le petit tour d’horizon de la semaine.

Armageddon. C’est avec une terrible angoisse que Zakaria Boualem a appris que le Maroc se lançait dans le nucléaire. C’est une perspective abominable. Il se demande au nom de quelle logique ces installations seraient gérées avec un autre état d’esprit que celui qu’on peut constater dans nos glorieux services publics. Il n’ose même pas imaginer la gestion d’une catastrophe, nous qui avons déjà beaucoup de mal avec la pluie. Il ne lui reste plus qu’à supplier: Allah irham likoum l’walidine, oubliez cette ambition, c’est une folie!

Germinal. Nos juges sont en colère. Ils menacent même de faire un sit-in de protestation, c’est dire l’ampleur de leur confusion. En cause, une nouvelle loi cadre qui « menace l’indépendance de la justice ». Zakaria Boualem est touché, ému par leur souci de préserver cette indépendance, et se félicite au passage de découvrir qu’elle existe. C’est bien.

Coco. Notre héros voudrait présenter ses excuses au Maroc Moderne. Trop souvent, il a grogné sur les infrastructures dont il (ne) disposait (pas). Le bougre est un enfant gâté, un néo-bobo qui a oublié ses racines. Il est tombé sur les statistiques du monde rural. Ils sont 63% à ne pas disposer d’eau potable, 80% à ne pas disposer de salle de « bain ou de douche moderne », et 7% à vivre sans toilettes. Ajoutez-y un taux d’analphabétisme qu’on a honte d’écrire en public, et vous vous demanderez, sans doute comme notre héros, quelle est l’étrange logique qui aboutit à l’acquisition d’un TGV. Cette réflexion peut sembler démagogique, superficielle, mais je vous assure qu’elle est sincère, et que c’est tout ce dont notre héros est capable aujourd’hui.

Les chemins de la gloire. A la relecture de cette liste anxiogène, il apparaît nettement un manque de bonnes nouvelles sur cette page. Grand seigneur, Zakaria Boualem vous en offre deux d’un coup.

Tout d’abord, l’exploit de notre boxeur Mohamed Rabii, champion du monde à Doha, et la victoire du Maroc au championnat international du cheval barbe. Si la portée du premier titre n’a pas échappé à notre héros, qui a même écrasé quelques larmes durant la remise des médailles, il a dû se renseigner un peu pour mesurer l’exploit de notre cheval barbe. I

l a donc appris via Wikipédia qu’il s’agissait d’un cheval « carré », « rustique », avec un profil « subconvexe » et « pouvant manquer d’élégance ». Il a aussi appris dans la foulée que ce championnat ne concernait que quatre pays. Bon, on prend ce qu’on trouve, les amis.

Suite la semaine prochaine, nous sommes glorieux, et merci.