Maroc-Algérie, si proches, si loin

Mohammed VI a tendu la main à l’Algérie. Alger n’a pas encore répondu à cause de la rancœur accumulée entre les deux pays. Business, poids politique, influence diplomatique, les deux voisins ennemis gagneraient pourtant beaucoup à fraterniser.

Par et

TelQuel

Je déclare aujourd’hui la disposition du Maroc au dialogue direct et franc avec l’Algérie sœur, afin que soient dépassés les différends conjoncturels et objectifs qui entravent le développement de nos relations.” Le discours du 43e anniversaire de la Marche Verte, prononcé par Mohammed VI le 6 novembre, vise ainsi à tendre la main au voisin algérien, vingt-quatre ans après la fermeture des frontières.

Cette initiative royale intervient dans un contexte particulier : la réunion de Genève sur le Sahara qui aura lieu les 5 et 6 décembre. Sous l’égide de l’ONU, le Maroc, l’Algérie, la Mauritanie et le Polisario se retrouveront pour une table ronde après avoir tous accepté l’invitation de l’envoyé personnel d’Antonio Guterres.

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Mohammed VI a tendu une perche 
à Alger lors de son dernier discours 
de la Marche Verte.Crédit: MAP

Pour Khadija Mohsen-Finan, politologue spécialiste du Maghreb, le Maroc ne veut pas aller à la réunion de Genève au même titre que les autres. “Il veut y aller la tête haute, en montrant qu’il a proposé le plan d’autonomie en 2007, qu’il a réintégré l’Union africaine en 2017 et qu’aujourd’hui, il tend la main à l’Algérie”, analyse-t-elle. “Le Maroc cherche à passer pour le bon élève, mais sur le fond, le royaume n’a pas changé de position sur cette question”, poursuit l’universitaire.

Une analyse que ne partage évidemment pas Mohcine Jazouli, le ministre délégué chargé de la Coopération africaine. Pour lui, voir dans cette initiative royale une manœuvre politique en vue de préparer la réunion de Genève est une lecture “réductrice des circonstances et des enjeux”. Il s’agit pour lui d’“encourager les échanges économiques, ouvrir les frontières, discuter ensemble des enjeux sécuritaires et avancer sur la problématique de la migration ainsi que le développement de la coopération à différents niveaux”. Quid de la question du Sahara ? “Ce mécanisme a aussi pour objectif central de faire évoluer la question du Sahara marocain où l’Algérie est partie prenante, comme vient de le confirmer la dernière résolution 2440 des Nations Unies qui invite l’Algérie à apporter une contribution importante au processus politique”, rappelle le ministre délégué.

La frontière maroco-algérienne.Crédit: DR

« Du côté algérien, ce dossier [Maroc-Algérie] dépend de l’Etat profond »

Nacer Djabi, politologue algérien

Côté algérien, la décision de renouer le dialogue avec son frère ennemi marocain ne dépend pas seulement du président Bouteflika ou de son entourage, mais plutôt d’entités peu visibles, et qui détiennent le vrai pouvoir décisionnel au sein de l’Etat algérien. Pour le politologue algérien Nacer Djabi, le dossier Maroc-Algérie est lourd et n’est pas nécessairement lié qu’aux présidents algériens. “Rappelez-vous que depuis 1994, l’Algérie a connu plusieurs présidents sans pouvoir désamorcer le blocage. Du côté algérien, ce dossier dépend de l’Etat profond”, nous affirme-t-il. Pour le journaliste algérien Akram Khareif, spécialisé en défense et sécurité, c’est “la diplomatie et les services secrets qui font office de think tank au profit de la présidence, l’armée jouant un rôle marginal dans ce genre de situation”.

Selon plusieurs experts, l’avis des services secrets et des diplomates algériens aura plus de poids dans la reprise ou non du dialogue que celui des militaires algériens.Crédit: FAROUK BATICHE / AFP

Basculement géopolitique

“Le Palais a misé sur les relations avec les pays du Golfe. Maintenant que ça ne marche pas, peut-être que le Maroc va revenir à son habitat naturel, c’est-à-dire le Grand Maghreb”

Nacer Djabi, politologue algérien

Aucun calcul politique dans la proposition de Mohammed VI, soutient Fathallah Oualalou, le ministre des Finances dans le gouvernement Youssoufi. Pour l’ancien ministre USFP, cette initiative va “dans le prolongement de la décision de réintégrer l’Union Africaine”. “Nous ne pouvons plus lire la question du Maghreb et la relation avec l’Algérie en 2020 comme en 1960. Le Maghreb est toujours nécessaire, mais, aujourd’hui, avec un monde globalisé, cet agenda maghrébin doit interférer avec d’autres agendas : africain et euro-méditerranéen”, analyse Oualalou.

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Le Palais a misé sur les relations avec les pays du Golfe. Maintenant que ça ne marche pas, peut-être que le Maroc va revenir à son habitat naturel, c’est-à-dire le Grand Maghreb. Au lieu d’aller chercher des coopérations avec l’Arabie Saoudite, il est peut-être temps de s’allier à son voisin de l’est. Ce qui pourra dynamiser toute la région”, considère Nacer Djabi.

“Le monde arabe a beaucoup de problèmes […] A nous les Maghrébins de renforcer ce Grand Maghreb qui ressemble plus à notre identité arabo-berbère”

Fathallah Oualalou, ancien ministre sous Youssoufi

Un basculement géopolitique constaté aussi par Fathallah Oualalou : “Le monde arabe a beaucoup de problèmes, et sur le plan économique il est en train de basculer vers l’est. Aujourd’hui, c’est la Chine, le Japon, la Corée et l’Inde qui achètent le pétrole, ce n’est plus l’Europe”. “A nous les Maghrébins de renforcer ce Grand Maghreb qui ressemble plus à notre identité arabo-berbère”, espère-t-il.

Business first

D’autant que ce blocage politique entre les deux voisins pénalise tout le milieu maghrébin des affaires. En 2014, le troisième forum des entrepreneurs maghrébins, tenu à Marrakech, a adopté une feuille de route pour une meilleure intégration des économies maghrébines. Un plan resté lettre morte. Pour Mohamed Laâziz Kadiri, président de la commission diplomatie économique, Afrique et Sud-Sud au sein de la CGEM, la mise en œuvre de cette feuille de route “n’est possible que si les blocages politiques sont levés. L’intégration est incontournable et nous avons perdu beaucoup de temps. Nos peuples respectifs ne le pardonneront pas.

Business oblige, beaucoup hommes d’affaires marocains 
et algériens appellent de leur vœu au dialogue entre Rabat 
et Alger. Ici, réunis à Marrakech lors du 3e Forum des entrepreneurs maghrébins en février 2014.Crédit: DR

Le blocage politique condamne un marché de “100 millions de consommateurs, si on intègre la Tunisie, la Libye et la Mauritanie”

Mohamed Laâziz Kadiri, CGEM

Pour le Monsieur diplomatie économique de l’organisation patronale, le blocage politique condamne un marché de “100 millions de consommateurs, si on intègre la Tunisie, la Libye et la Mauritanie. L’intégration permettrait ainsi aux pays du Maghreb de devenir plus attractifs pour une certaine catégorie d’investisseurs et certaines tailles d’investissements qui ne regardent pas vers nos pays”. Les hommes d’affaires des deux côtés de la frontière ressentent en tout cas que la fermeture des frontières leur fait rater un potentiel de croissance et de coopération important.

Les hommes d’affaires algériens et marocains s’impatientent quant au désamorçage du blocus qui interrompt les échanges bilatéraux. En effet, ils se sont réjouis de l’appel du roi Mohammed VI et attendent impatiemment une réponse favorable du côté algérien”, appuie Wadia Ait Hamza, présidente du Global Shapers Community au Forum économique mondial.

L’Algérie dispose d’acteurs économiques forts et compétitifs qui regardent vers le Maroc et apprécient les opportunités qu’offre notre pays. C’est également un terreau de joint-ventures dans les deux sens. En tout cas, les opérateurs privés sauront comment se positionner pour construire une réelle complémentarité au bénéfice du développement du secteur privé des deux pays. Dans cette histoire, il n’y aura que des gagnants”, résume Mohamed Laâziz Kadiri.

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Tous les économistes sont d’accord pour affirmer que des perspectives économiques exceptionnelles s’offriraient aux acteurs économiques maghrébins. Énergie, agriculture, industrie, services, tourisme, éducation, télécommunications… tous ces secteurs et bien d’autres constituent autant de domaines d’opportunités pour les opérateurs des deux pays”, détaille-t-il.

La CGEM emboîte ainsi le pas au discours royal. “Nous prendrons d’ailleurs l’initiative d’une rencontre entre nos deux organisations patronales dans les plus brefs délais. Nous avons de bonnes relations avec le secteur privé algérien et sa représentation patronale. Nous ne demandons qu’à renforcer cette relation davantage, et ce de la manière la plus intense possible. Le discours des deux côtés a toujours été celui de l’ouverture et de l’intégration”, explique notre interlocuteur.

Un autre chantier qui pousse à la collaboration entre les deux pays voisins, c’est le gaz. En 2021, le contrat d’approvisionnement en gaz qui lie le Maroc à l’Algérie prend fin. Le royaume perçoit 1,4 bcm (milliard de m3) par an, au titre de royalties pour le transit du gaz algérien vers l’Espagne par le Gazoduc Maghreb-Europe (GME). Ce gaz alimente les deux centrales électriques de Tahaddart et Aïn Beni Mathar. Pour contourner le gaz algérien, un ambitieux projet nommé “Gas to Power” a été présenté il y a quatre ans par le ministre de l’Energie et des Mines de l’époque, Abdelkader Aâmara.

Ce projet ambitionnait alors de construire un terminal gazier à Jorf Lasfar, une jetée maritime pour accueillir les navires chargés de gaz naturel liquéfié (GNL), un espace de stockage, un gazoduc de 400 kilomètres et des centrales électriques. Le tout pour un investissement évalué à 4,6 milliards de dollars. Ces infrastructures devaient être opérationnelles dès 2021. Or, à cette date, “le terminal GNL ne sera pas prêt. Si le contrat avec l’Algérie n’est pas reconduit, ce sont donc 800 mégawatts de ces centrales qui ne seront pas utilisés, alors que l’ONEE continuera à payer du Capex (charges courantes pour exploiter un produit, ndlr) de la dette”, confiait en juillet dernier un consultant en énergie à TelQuel. Le ministre de l’énergie, Aziz Rabbah, dans un récent entretien accordé à l’hebdomadaire La Vie Eco dans son édition du 9 novembre, a déclaré que l’éventualité d’une nouvelle reconduction du contrat d’approvisionnement algérien n’est pas exclue. Dans cette interview, Aziz Rabbah affirme qu’“aussi bien les Algériens que les Espagnols sont intéressés par la prolongation du contrat”.

Même son de cloche chez le voisin algérien. Le ministre de l’énergie, Mustapha Guitouni, avait assuré, début octobre en marge du 11e Congrès arabe de l’énergie à Marrakech, que des réunions auront lieu entre les deux parties pour négocier les termes du prolongement du contrat d’approvisionnement en gaz algérien. Pour Abdelmoumen Ould Kaddour, PDG de Sonatrach, “l’Algérie n’a aucun intérêt à couper le passage du gaz par le Gazoduc Maghreb-Europe”. Lors d’une conférence de presse le 24 septembre dernier, le PDG de l’entreprise algérienne d’hydrocarbures a ainsi assuré que le branchement du GME au gazoduc Medgaz, reliant directement Béni Saf à Almería, n’avait pas pour objectif de se passer du gazoduc transitant par le Maroc, mais “d’augmenter nos exportations. Nous avons lancé un deuxième gazoduc pour augmenter notre capacité et pas pour fermer la voie du Gazoduc Maghreb-Europe existant”.

L’Algérie pourrait poursuivre les exportations de gaz au Maroc sur la base d’un partenariat win-win.Crédit: RYAD KRAMDI / AFP

Question de forme

“Il n’y a plus de dialogue entre les deux pays, même pas à un niveau subalterne. Je ne parle même pas du dialogue à haut niveau”

Farid Allilat, journaliste algérien

L’ouverture du dialogue entre l’Algérie et le Maroc n’est même plus une question de fond mais de forme”, résume le journaliste algérien de Jeune Afrique, Farid Allilat. “Il n’y a plus de dialogue entre les deux pays, même pas à un niveau subalterne. Je ne parle même pas du dialogue à haut niveau. La preuve, c’est cet épisode du discours du roi et la réaction des Algériens. Cela veut dire qu’il n’y a même pas de canal ouvert pour que les deux pays puissent communiquer, que ce soit à un niveau ministériel ou à un niveau gouvernemental, encore moins au plus haut niveau de l’Etat”, poursuit le journaliste.

La forme du message royal pose aussi problème pour Adlène Meddi, journaliste et écrivain algérien : “Ce qui est important du point de vue algérien, c’est l’emballage du message. Le roi a prononcé un discours à l’occasion de la commémoration de la Marche Verte, qui est considérée par les Algériens comme le début du problème du Sahara. L’argument des autorités algériennes est très simple: il y a une proposition du Maroc, tant mieux, mais qui est proposée dans un cadre qui nous est hostile.

Les deux pays ont l’habitude de mener une relation plus directe, surtout au niveau diplomatique, marquée par des visites des deux côtés. Ces visites permettent aux responsables de tâter le terrain et déclencher, ensuite, un bon processus de négociations. Cette forme solennelle, incarnée par un discours adressé à la nation, n’est pas la bonne initiative. Il fallait à mon avis attendre les élections présidentielles, à l’issue desquelles il faudra entamer des discussions souterraines: une étroite collaboration avec la présidence, le gouvernement, les partis politiques…”, commente pour sa part le politologue Nacer Djabi.

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Allô, Alger ?

Depuis le discours royal, aucune réaction officielle du côté algérien. La seule sortie à noter est celle d’une source autorisée sur le site algérien TSA : “Cette offre douteuse dans sa forme (célébration de la Marche Verte) et suspecte de par son contenu (volonté de bilatéraliser la question du Sahara) est un non-événement qui ne mérite pas de réponse formelle”. Le site algérien se réfère aussi aux trois conditions imposées par les autorités algériennes en 2013, comme préalables à la normalisation des relations entre les deux pays. Ces conditions étant “l’arrêt de la campagne de dénigrement contre l’Algérie”, “une coopération sincère, efficiente et productive de résultats contre l’agression que nous subissons au quotidien en matière d’infiltration de drogues”, ainsi que le respect de “la position du gouvernement algérien en ce qui concerne la question du Sahara que nous considérons comme une question de décolonisation qui doit trouver un règlement conforme à la légalité internationale au sein des Nations Unies”.

Mohcine Jazouli souhaite croire à l’adage “Qui ne dit mot, consent”. “J’espère que c’est le cas pour nos frères algériens. Toutefois, l’Algérie est un pays souverain, libre de ses décisions. Le plus important est que le Maroc, encore une fois, tende la main à l’Algérie, et croit fermement que le destin des deux pays est lié”, argumente le ministre délégué.

Il faut dire que cette initiative intervient à un moment délicat pour l’Algérie. Un président malade et malgré tout candidat pour un cinquième mandat, et des élections prévues pour 2019 dans un flou politique total. “Le moment est mal choisi. C’est une année d’élections présidentielles. On a un président dont l’état de santé ne lui permet pas de démarrer ce grand dossier qu’est la relation entre le Maroc et l’Algérie. Ce n’est pas tout à fait l’année où il faut prendre des initiatives dans ce sens. D’autant que ce n’est pas une thématique ou, disons-le, un argument de campagne”, résume le politologue Nacer Djabi.

L’appel à renouer le dialogue intervient dans un contexte politique flou pour l’Algérie : l’élection présidentielle pour laquelle Abdelaziz Bouteflika se présente à sa propre succession.Crédit: RYAD KRAMDI / AFP

Même constat chez le journaliste Farid Allilat. “On est dans l’incertitude quant à l’avenir politique de l’Algérie. Il y a un manque de visibilité sur la politique algérienne. Les deux pays ne sont pas en mesure de communiquer d’une façon sereine, ce qui n’était pas le cas au début du règne de Mohammed VI et de la présidence de Bouteflika”, diagnostique le journaliste.

Pour la politologue Khadija Mohsen-Finan, le silence algérien est normal puisqu’il entre dans le temps diplomatique. “Ce n’est pas parce que le roi du Maroc a prononcé un discours que les Algériens vont s’exécuter à la minute. Je crois qu’ils répondront, à leur manière, à Genève ou dans les temps prochains. En tout cas, les Algériens n’ont pas l’habitude de répondre immédiatement, que ce soit sur le discours royal commémorant la Marche Verte – qui implique directement l’Algérie –, ou sur d’autres événements”, explique-t-elle.

“Pour les Algériens, le Maroc a voulu profiter de la paralysie politique [en Algérie] pour induire une image très négative sur l’Algérie, pour dire qu’on a fait un pas positif, mais, en face, il y a un vide”

Adlène Meddi, rédacteur en chef de l’hebdomadaire El Watan Weekend

Et si finalement ce silence rentrait dans le calcul du Palais ? “La lecture qui en est faite, que ce soit par les médias ou les autorités algériennes, est de ‘profiter’ d’une situation délicate en Algérie, où le président est absent des manifestations publiques, incapable de réagir publiquement. Pour les Algériens, le Maroc a voulu profiter de cette paralysie politique pour induire une image très négative sur l’Algérie, pour dire qu’on a fait un pas positif, mais, en face, il y a un vide”, soutient Adlène Meddi, rédacteur en chef de l’hebdomadaire El Watan Weekend.

Le Monsieur Afrique de la diplomatie marocaine, Mohcine Jazouli, rejette le fait de vouloir profiter de la situation politique interne en Algérie. “Les relations diplomatiques entre deux pays doivent transcender les calendriers électoraux”, déclare-t-il. “Les élections de 2019 en Algérie sont un rendez-vous qui mettra en débat les choix stratégiques pour l’Algérie toute entière. Quelle que soit l’issue des élections, les relations avec le Maroc resteront au cœur des préoccupations des peuples marocain et algérien et des plus hautes autorités”, poursuit le ministre délégué.

Dialoguer avec qui ?

Les élites marocaines et algériennes ne se connaissent plus. Avant nos indépendances, les élites se connaissaient, les dirigeants étudiants se connaissaient… D’ailleurs, le mouvement national patriotique maghrébin est né au sein du mouvement étudiant de l‘AEMNA (Association des étudiants musulmans nord-africains en France) dans les années 1920. Les hommes et les femmes politiques se connaissaient, comme les syndicalistes et les intellectuels. Aujourd’hui, on ne se voit plus. Ce qui est plus grave, c’est que nos sociétés ne se connaissent pas. Ils se rencontrent à Orly quand ils arrivent devant le douanier français. Et ça c’est grave !”, s’indigne ainsi Fathallah Oualalou.

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