Soft power : le raz-de-marée des séries turques
Depuis 2008 et le succès monstrueux de Noor, un soap à l’eau de rose dont la fin a été suivie par 85 millions de téléspectateurs, les séries turques ont envahi le paysage télévisuel arabe, dont le Maroc où elles s’imposent auprès des ménages. Il y est fait la promotion d’une société où liberté et ouverture démocratique sont compatibles avec les valeurs de l’islam. Elles dépeignent des réussites financières et des femmes émancipées y sont mises en valeur. Principalement diffusés sur 2M au Maroc, cinq feuilletons turcs ont trusté les onze premières places des audiences de la chaîne, d’après le rapport Ciaumed-Marocmétrie pour 2019. Pour le chercheur français Julien Paris, auteur en 2013 de Succès et déboires des séries télévisées turques à l’international, les acteurs constituent le véritable “visage” du “modèle turc” dans le monde arabe : “La médiatisation dont ils font l’objet toute l’année estompe la frontière entre les acteurs principaux et leurs personnages, et les convertit…