Port du masque, désinfection et sensibilisation : pédiatres et pédopsychiatres livrent leurs recommandations pour la rentrée

Dans une lettre adressée au ministre de l’Éducation nationale le 24 août, la Société marocaine de pédiatrie, la Société marocaine des sciences médicales et la Société marocaine de pédopsychiatrie livrent leurs recommandations pour la rentrée scolaire.

Par

AFP

Les trois organismes, membres du Comité national de veille pour la santé de l’enfant, privilégient l’enseignement en présentiel qui leur “semble plus approprié au contexte socio-économique du pays”. Et ce d’autant plus que “l’enfant a besoin de liens sociaux qu’il développe à l’école et qui sont nécessaires à son épanouissement”.

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Nous comprenons que ce soit difficile pour les enfants vulnérables, tels que les enfants diabétiques, asthmatiques, immunodéprimés, etc., mais nous privilégions la première option (le présentiel, ndlr) du fait que l’enfant ne soit pas vecteur, et qu’il soit très peu contaminant d’après différentes études, surtout pour les enfants de moins de 14 ans”, peut-on lire dans la lettre commune de la Société marocaine de pédiatrie, la Société marocaine des sciences médicales et Société marocaine de pédopsychiatrie, adressée au ministre de l’Éducation nationale Saaid Amzazi, le 24 août.

Éviter les rassemblements

Pour entamer l’année scolaire avec un risque de contamination au coronavirus maîtrisé, les trois sociétés recommandent comme préalable de mettre à jour les vaccinations usuelles et de vacciner tous les élèves contre la grippe.

Tous les élèves devraient porter un masque à partir du collège

Avant de partir à l’école, les parents devraient aussi prendre la température de leurs enfants, sachant que celle-ci doit être inférieure à 38 °C en dehors de tout traitement. “Tout signe clinique doit conduire à une consultation médicale, avec reprise de l’école sous autorisation écrite du pédiatre”, alertent-ils.

La lettre propose aussi d’aménager un décalage des heures d’entrée à l’école selon les classes, “pour diminuer le contact entre les parents, qui doivent respecter la distanciation et le port du masque”. De même pour les heures de repos, qui devraient être différées pour éviter “un regroupement de toutes les classes dans les cours de recréation”.

L’école doit aussi être organisée en séances continues, afin d’éviter la multiplication des arrivées et départs des parents. Concernant les moyens de transport scolaire, ils doivent être désinfectés, remplis à 50 % de leurs capacités et conduits par le même chauffeur.

Des classes aérées et stérilisées

Les trois sociétés recommandent aussi l’aération des classes une heure avant l’entrée des élèves. “L’aération doit être systématique par fenêtres et portes ouvertes pendant les recréations et les repas, c’est-à-dire pendant la vacation des classes”, suggère la lettre. Les classes doivent être stérilisées une fois par jour, sol, table, matériel et surtout les poignées. Même chose pour les sanitaires.

“Les élèves doivent être informés, responsabilisés, et il faut les considérer comme des alliés dans la lutte contre ce fléau”

Chaque classe doit avoir une salle attitrée et ce sont les enseignants qui seront mobiles. Les tables doivent être éloignées d’un mètre, “cela déterminera le nombre d’enfants acceptés par classe et par école”, note la lettre. Le premier rang doit être éloigné de deux mètres par rapport à l’enseignant pour qu’il puisse enlever son masque pour l’enseignement.

Tout le personnel de l’école doit porter un masque. Les solutions hydroalcooliques doivent être mises à disposition des enseignants et des élèves. Tous les élèves devraient porter un masque à partir du collège. Il faut veiller à ce que les élèves évitent de boire dans un contenant commun.

Sensibilisation des élèves

Dans leur lettre, les spécialistes recommandent aux enseignants d’expliquer à leurs élèves la situation épidémiologique du pays et le danger pour la communauté. Cela permettra aux élèves d’adhérer aux mesures barrières, dont il faut souligner l’intérêt et l’importance. “Les élèves doivent être informés, responsabilisés, et il faut les considérer comme des alliés dans la lutte contre ce fléau”, écrivent encore les médecins.

Les cas de contaminations au Covid-19 doivent être énumérés, communiqués et bien expliqués aux établissements, avec une procédure claire pour une réaction immédiate. Concernant les PCR, des tests préalables à l’entrée en classe pour les enfants et pour les parents “ne (leur) semblent pas pertinents, car ils sont ponctuels, faussement rassurants et n’apportent surtout pas un bénéfice certain, malgré le désagrément qui est acceptable”.