Tout a commencé par une simple interrogation. “Que pourrait bien dire un détenu dans un micro?”, s’est demandé Mohamed Lotfi en 1989. Beaucoup de choses, s’est-il très vite rendu compte.
Cette année-là, cet artiste aux multiples talents — à la fois peintre, cinéaste, danseur de ballet… — rencontre pour la première fois les prisonniers du centre pénitentiaire de Bordeaux, le plus important du Québec. Situé au nord de l’île de Montréal, l’établissement est un immense complexe quasi panoptique dont les ailes sont reliées par une imposante chapelle.